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Communiqué du FPDT Atenco, face à une nouvelle incursion illégale dans nos communautés

jeudi 26 mai 2016

Communiqué du FPDT Atenco, face à une nouvelle incursion illégale dans nos communautés

LA TERRE N´EST PAS À VENDRE, ELLE S’AIME ET SE DÉFEND

Nous dénonçons l’entrée illégale sur le territoire de Nexquipayac, aujourd’hui lundi 23 mai, vers 8 heures du matin, de travailleurs du groupe aéroportuaire, escortés par plus de 200 éléments de la Police Fédérale, de la Marine, de la police de l´État de Mexico et de la police municipale. Cette opération avait pour intention de tracer le contour et le périmètre de l’Aéroport que prétend imposer le gouvernement d’Enrique Pena Nieto, violant ainsi de manière flagrante les recours déposés par les villages affectés qui manifestent leur rejet total de ce chantier mortifère, en plus des affectations engendrées sur l’écosystème de la Ribera et de l’ex-lac de Texcoco.

Durant cette nouvelle incursion illégale, ont aussi participé les représentants des ejidos des communautés d´Ixtapan, Nexquipayac, Atenco, La Colonia Francisco I. Madero et Tocuila qui, sans consulter ni leurs assemblées ni leurs respectifs villages originaires, ont donné leur consentement pour que cette avancée de la spoliation soit menée à bien.

Nous dénonçons aussi la présence du groupe de cogneurs constitué principalement de gens proches du PRI, les mêmes ayant participé à la destruction de la fresque d’Atenco, symbole de la lutte et de la défense de la terre, tout comme durant l´assemblée ejidale du 1er juin 2014 et au tribunal agraire de Texcoco, tous sous les ordres d´Alejandro Santiago Lopez, alias "el oaxaco", et d´Andrés Ruíz Méndez, qui occupe le poste de président municipal d’Atenco et en même temps celui de comissaire de fait des terres collectives ejidales d’Atenco.

Ces incursions illégales sont des actes de provocations montés par le gouvernement afin d´attiser les tensions et ainsi justifier la répression contre les communautés et les membres constituant le Front des Villages en Défense de la Terre.

Ces actions renouvellent le mensonge d’Enrique Peña Nieto qui en septembre 2014 a réimposé et réactivé la construction de l’aéroport en assurant qu’il ne toucherait pas à nos terres. Cependant le périmètre du lac de Texcoco, qu´ils sont déjà en train de dévaster et qu´ils appellent aujourd’hui "zone fédérale", fait aussi partie de notre territoire.

Le fait que les travailleurs utilisés sur les chantiers de l’aéroport proviennent de nos propres villages n’est qu’une tactique visant à nous diviser et à nous monter les uns contre les autres, méthode que nous avons catégoriquement dénoncée et rejetée.

Face à cette situation, nous lançons un appel à la Commission Nationale de Droits de l’Homme en tant que première instance ainsi qu’aux organismes des droits de l’homme nationaux et internationaux, tout aussi bien indépendants qu’officiels, afin qu’ils se manifestent pour le respect de la vie de ceux qui sont en train de la défendre, et pour la préservation de notre territoire

Nous exigeons l’annulation du Nouvel Aéroport International de la Ville de México et le respect de la volonté de nos villages qui exercent le droit à la libre détermination.

Nous exigeons le retrait de nos territoires de tous types de corps policiers, militaires, fédéraux et de la Marine.

Nous responsabilisons les trois niveaux de gouvernement, fédéral, étatique et municipal, des préjudices qu’ils continuent de faire durer contre notre vie communautaire et qui de nouveau nous expose au risque d’être criminalisés et réprimés alors qu’ils sont les premiers à piétiner nos droits humains.

Nous convoquons les médias de communication nationaux et internationaux à se retrouver demain, mardi 24 mai, à 10h30, sur la place centrale de la communauté de San Cristobal Nexquipayac, pour nous diriger ensuite au Cerro de Tepetzingo où se déroulera la conférence de presse.

La terre ne se vend pas, elle s’aime et se défend !

Zapata est en vie, la lutte continue !

Front de Villages en Défense de la Terre