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Solidarité internationale avec l’APPO et VOCAL

Halte à la répression du mouvement social dans l’Oaxaca et au Mexique !

samedi 28 juillet 2007

Halte à la répression du mouvement social dans l’Oaxaca et au Mexique !
Solidarité internationale avec l’APPO et VOCAL !

Lundi 16 juillet, une répression systématique et sauvage, véritable terreur d’État, a été organisée contre le mouvement social de l’Etat d’Oaxaca, dans le sud du Mexique. La Police fédérale préventive - qui bénéficie de la coopération policière franco-mexicaine (par accord bilatéral de "coopération des polices" signé en novembre 1998) -, l’armée fédérale, l’Agence fédérale de recherche, les polices de l’État et de la ville d’Oaxaca ont conjugué leurs efforts pour encercler et attaquer un défilé populaire festif de plusieurs milliers de participants. Cette manifestation voulait exprimer la dignité des peuples indigènes de l’Oaxaca, leur refus de la commercialisation et de la mise en spectacle de la Guelaguetza, fête indienne détournée par le pouvoir institutionnel, aujourd’hui celui du despote corrompu Ulises Ruiz Ortiz, dont la majorité de la population réclame la démission.

Le solde de l’opération a été la détention arbitraire, avec une violence inouïe, d’une soixantaine de personnes, dont onze sont formellement maintenues en prison depuis le 25 juillet, et plusieurs dizaines de blessés, dont certains restent dans un état critique. Le traitement réservé par les nervis en uniforme à Emeterio Merino Cruz, enseignant connu pour son engagement social avec l’Assemblée populaire des peuples de l’Oaxaca (APPO) et l’Alliance magoniste zapatiste, a été filmé et photographié. Arrêté en bonne condition physique, il a dû être hospitalisé dans le coma avec un traumatisme crânien nécessitant une opération chirurgicale de plus de quatre heures. Les coups sauvages qui lui ont été portés sont le message de terreur que ce pouvoir envoie à chaque rebelle social. Silvia Hernández Salinas et Maria Guadalupe Sivaja Ortiz ont véritablement été prises en otage par la police puis la justice aux ordres d’Ulises Ruiz Ortiz pour faire taire ces Voix de l’Oaxaca construisant la liberté et l’autonomie (VOCAL), réseau libertaire dont fait partie David Venegas Reyes, jeune délégué de barricade et membre du conseil de l’APPO, séquestré par l’État d’Oaxaca depuis avril 2007.

Devant ces faits révélant une fois de plus la férocité de la répression contre le mouvement social de l’Oaxaca, événement majeur de l’histoire récente du Mexique, nous nous élevons contre la violente réponse de l’État mexicain aux demandes légitimes de justice et de liberté des peuples de l’Oaxaca et de tout le pays. Les abus commis par les forces de l’ordre ne sont ni des excès ni des erreurs, mais une expérience d’ingénierie sociale froidement calculée dans laquelle les pouvoirs fédéraux agissent en coordination totale avec les pouvoirs locaux.

Le mouvement populaire de l’Oaxaca est le résultat d’un processus social auto-organisé, mettant en pratique la démocratie directe, contre le modèle imposé de développement capitaliste qui aggrave les inégalités, l’exploitation sociale et économique, l’oppression des peuples. L’exigence d’égalité, le refus de l’injustice et de l’impunité qui s’expriment maintenant dans la lutte sociale de l’Oaxaca résultent d’efforts politiques qui ne sont jamais écoutés et qui reçoivent comme unique réponse la violence institutionnelle et la répression systématique, au nom d’un prétendu "État de droit". Ce qui se met en place pour satisfaire les intérêts des puissances économiques capitalistes s’apparente au fascisme et démontre une fois de plus que l’extermination de tout mouvement social mettant en question et menaçant ces intérêts est l’unique projet d’un pouvoir qui se manifeste par les détentions arbitraires, les persécutions politiques, les disparitions et les assassinats.

Nous exigeons : la liberté immédiate et inconditionnelle de tous les détenus du mouvement social ; l’arrêt des tortures physiques et mentales à leur encontre ; la présentation de tous les disparus depuis le début du conflit ; le départ de toutes les forces de répression, policières, militaires et paramilitaires, de l’Etat d’Oaxaca ; l’arrêt de la campagne de criminalisation et de lynchage médiatique des mouvements sociaux.

Nous soutenons l’exigence de la destitution immédiate du criminel gouverneur Ulises Ruiz Ortiz, responsable de dizaines d’assassinats et de centaines d’enlèvements, de séquestration et de torture, dans le but d’anéantir l’APPO.

Nous appelons la solidarité internationale à dénoncer cette répression systématique et à être attentive à la situation dans les jours à venir.

Nous tenons pour responsables de cette brutale répression et de ces persécutions Ulises Ruiz Ortiz, gouverneur d’Oaxaca, Felipe Calderón Hinojosa, président du Mexique, et Francisco Ramírez Acuña, ministre de l’intérieur.

Halte à la répression et à la persécution du mouvement social des peuples de l’Oaxaca !
Liberté immédiate pour tous les prisonniers politiques et sociaux !
Halte à la coopération policière franco-mexicaine !

Paris, le 26 juillet 2007.

Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte (CSPCL)
Comité de solidarité avec les Indiens des Amériques (CSIA)
Oaxaca libre
Secrétariat international de la CNT
Terre et liberté pour Arauco


Sur le site d’Indymedia Chiapas, écho de la solidarité à Paris, le 28 juillet 2007, avec les Voix de l’Oaxaca construisant l’autonomie et la liberté (VOCAL) et l’Assemblée populaire des peuples de l’Oaxaca (APPO).