Bulletin informatif distribué le 7 mars durant le blocage réalisé à Agua Azul

BULLETIN INFORMATIF distribué le 7 mars durant le blocage réalisé à Agua Azul par les adhérents de l Autre Campagne de San Sebastian Bachajón contenant leurs revendications actuelles.

San Sebastian Bachajón, 7 mars 2011

À travers cette lettre nous souhaitons vous informer et vous demandons
patience et compréhension. Pour toute réclamation à propos [du blocage] que nous sommes en train de réaliser, nous les hommes et les femmes
ejidatarios et ejidatarias du village de San Sebastián Bachajón adhérents
à l’Autre Camapagne, afin d’obtenir la libération de nos prisonniers
politiques emprisonnés dans la prison Cereso n° 17, Playas de Catazajá,
Chiapas et d’un mineur enfermé dans le Centre de réadaptation pour mineurs
délinquants de Villa Crisol, le mieux est de s’adresser au gouvernement.
Ces arrestations ne sont qu’une stratégie du mauvais gouvernement de de
Juan Sabines [gouverneur du Chiapas] pour nous spolier de nos terres et du
centre écotouristique d’Agua Azul. Ce n’est qu’ainsi qu’ils arrivent à
leurs fins, par la violence, en organisant les dirigeants des partis
politiques mûs par leurs intérêts et ambitions économiques et financés par
les trois niveaux de gouvernement [municipal, chiapanèque et fédéral],
pour agir violemment comme le 2 février passé.

Après la séquestration [de nos compagnons], vint la négociation : la
liberté en échange de nos terres et nos ressources. Le 6 février dernier
fut diffusé dans différents médias [une information comme quoi] les
partisans du gouvernement de la municipalité de Tumbala et de San
Sebastián Bachajón ont signé un accord de dialogue et de concertation
[avec les autorités, à propos de la reconstruction du centre touristique].
C’est une réussite honteuse et sans valeur, surtout que les adhérents de
l’Autre Campagne, membres eux aussi de l’ejido, n’y ont pas participé.
Même ainsi, alors que l’intimidation, les menaces et la violence de la
part des membres du Parti Vert écologiste [qui dirige la municipalité] augmentent depuis un mois, alors qu’ils tentent de mettre bas à nos luttes
et notre organisation, nous continuons à crier : ¡YA BASTA ! Nous allons
démontrer au gouvernement qui nous sommes et pourquoi nous luttons, car le
Chiapas est une zone de grandes richesses pour les investissements privés,
impulsés par les projets écotouristiques, et pour cette raison le mauvais
gouvernement est en train de détruire les organisations que défendent la
Terre Mère. À commencer par les compagnons détenus le 22 février passé
dans la zone côtière du Chiapas, lorsqu’ils réalisaient un blocage en
solidarité avec nous.

Pour ces motifs, nous avons entrepris cette activité [de blocage de la
route] pour un temps indéfini, jusqu’à ce que nous obtenions la liberté
de nos compagnons prisonniers injustement emprisonnés. Pour toutes ces
raisons, nous exigeons :
- la liberté immédiate des compas prisonniers politiques dans la prison
Cereso n° 17, Playas de Catazajá, Chiapas et du mineur enfermé dans le
Centre de réadaptation pour mineurs délinquants de Villa Crisol ;
- la fin de la répression du gouvernement du Chiapas contre les défenseurs
des droits de l’homme et contre le Conseil autonome de la Zona Costa ;
- le
jugement des paramilitaires de Mitzitón ;
- l’arrêt des spoliations de terres aux compas de la municipalité de Tila, membres de l’Autre Campagne ;
- le respect de la libre détermination des villages et à leur autonomie ;
- le retrait immédiat des forces policières d’Agua Azul ;
- Non à la privatisation des cascades d’Agua Azul ;
- l’arrêt de l’intervention de l’État sur les ressources et le patrimoine du village de San Sebastián ;
- le respect à notre vie digne, et au contrôle de nos terres et territoires.

S’ils touchent à un, ils touchent à tous.

Salutations,

Terre et liberté
Zapata Vive, La lucha Sigue
Hasta la victoria siempre !