Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte

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Appel de la société civile Las Abejas

mardi 7 novembre 2006

APPEL DE LA SOCIÉTÉ CIVILE LAS ABEJAS

San Cristóbal de las Casas, Chiapas, 4 novembre 2006.

À LA SOCIÉTÉ CIVILE NATIONALE ET INTERNATIONALE,
AUX MOYENS DE COMMUNICATIONS,
AUX ORGANISMES DES DROITS HUMAINS :

Nous, Société civile Las Abejas [Les Abeilles], qui avons souffert au
Chiapas de la guerre sale, du déplacement, du massacre de 45 de nos proches à Acteal, avons vu la souffrance de nos frères d’Oaxaca et nous répondons à leur appel à la solidarité ; en accord avec les personnes et organisations qui ont répondu à notre invitation, nous voulons faire entendre notre voix :

    1. Le gouvernement qui n’a pas su répondre par la raison et le dialogue aux demandes justifiées de l’Assemblée populaire des peuples d’Oaxaca (APPO), a répondu par la violence, rappelant les pires moments de notre histoire : les tueries d’étudiants de 1968 et 1971 et le massacre d’Acteal en 1997.

    2. Les gouvernements et leurs porte-voix des médias veulent nous faire
    croire que la PFP est intervenue à Oaxaca pour y restaurer l’ordre et la
    liberté de circulation, mais la réalité est très différente : la PFP s’est dédiée à arrêter illégalement les gens, à protéger les cow-boys d’Ulises Ruiz et à imposer des restrictions à la liberté de circulation beaucoup plus importantes que celles qu’entraînaient les barricades de l’APPO.

    3. Selon les informations dont nous disposons, il s’est mis en place un
    véritable état de siège imposé anticonstitutionnellement par les
    gouvernements fédéral et de l’État [d’Oaxaca], la PFP ayant bloqué tous les accès à la ville d’Oaxaca. En conséquence de quoi, nos frères d’Oaxaca souffrent d’un manque d’approvisionnement en nourriture et médicaments.

    4. Face à cela, nous organisons une CARAVANE qui partira d’Acteal jeudi
    prochain 9 novembre, pour amener à Oaxaca de l’aide humanitaire, raison
    pour laquelle nous faisons un APPEL AU PEUPLE SOLIDAIRE ET FRATERNEL POUR QU’IL AMÈNE : des aliments non périssables, des médicaments non périmés ou une contribution financière.

    5. Les apports en nature peuvent se faire au Centro Cultural Tierra, à
    l’intérieur, au 24 rue Real de Guadalupe. Les contributions économiques
    pourront être faites au Centro de Derechos Humanos Fray Bartolomé de las
    Casas (14 rue Brasil, Barrio de Mexicanos, Teléfonos 678 7395,
    678 7396 y 678 3551).

    6. Nous exigeons des autorités gouvernementales fédérale et des États du
    Chiapas et d’Oaxaca le respect de nos droits constitutionnels, de la
    liberté de circulation, des libertés d’association et de manifestation des idées.

    7. NOUS EXIGEONS : LA LIBERTÉ DES PRISONNIERS POLITIQUES, LA RÉAPPARITION
    EN VIE DE TOUS LES DISPARUS, LA FIN DES PERSÉCUTIONS, LE CHATIMENT DES
    AUTEURS INTELLECTUELS ET MATÉRIELS DES AGRESSIONS, VIOLATIONS DE DOMICILE,
    TORTURES, DÉTENTIONS ARBITRAIRES, MENSONGES ET ASSASSINATS PERPETRÉS
    CONTRE LE PEUPLE D’OAXACA.

UNITÉ POUR LA DÉFENSE DES DROITS HUMAINS !
QUE LES PAROLES SOIENT DE PAIX ET DE RAISON ET LES ACTIONS DÉVOUÉES À LA CONSTRUCTION DE LA DIGNITÉ !
FIN DE LA RÉPRESSION ! NOUS SOMMES TOUS OAXACA !

Traduit par Cybèle.