Les affirmations non fondées sur des suicides collectifs de Raramuris à Chihuahua parce qu’ils n’avaient rien à manger, et actuellement les campagnes massives d’approvisionnement pour pouvoir donner à ces peuples quelque chose à se mettre sous la dent, peuvent transformer une urgence réelle, dramatique et pas nécessairement nouvelle, en actes de charité qui bouleversent les droits collectifs des peuples indigènes. Et cela fait d’eux, encore une fois, des objets de ces droits et non des sujets, en laissant de côté les responsabilités de l’État non seulement en ce qui concerne le changement climatique, mais aussi en ce qui concerne les conséquences de l’invasion de divers projets transnationaux dans les territoires indiens. (...)
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Articles de presse
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La faim des Raramuris
8 février 2012 -
Irrégularité du système de justice aux États-Unis
26 janvier 2012Mumia Abu-Jamal, l’un des prisonniers politiques étasuniens les plus connus au monde, a quitté le couloir de la mort de Pennsylvanie après plus de 30 ans à passer chacun de ses jours condamné à une exécution qui était le fruit d’un processus juridique bourré d’irrégularités.
De nombreux collectifs dans le monde luttent pour la libération de Mumia, journaliste et activiste afro-américain, ex-membre des Black panthers [Panthères noires]. Son combat en faveur des droits des minorités en a fait non seulement un symbole contre la peine de mort, mais aussi une référence pour la lutte sur le plan international. Son affaire est un concentré de toutes les irrégularités du système judiciaire des États-Unis, mais le 7 décembre dernier, un triomphe a été obtenu : le Parquet de Philadelphie a annoncé sa décision de ne pas continuer à demander la peine capitale pour Abu-Jamal. (...)
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Les liens entre le mouvement OWS, El Barrio et l’EZLN
15 janvier 2012Entre la 117e et la 2e rue, au cœur de « El Barrio » à l’Est de Harlem, à New York, un mural de la lutte zapatiste montre la connexion qui existe entre le Mouvement pour la Justice dans « el Barrio » (MJB) et les indigènes de Chiapas. Le Mouvement fait partie de l’Autre Campagne. Ce sont eux les zapatistes dans cette ville où, depuis le 17 septembre dernier, est mise en œuvre l’initiative « Occupons Wall Street » (OWS).
Les liens ne sont pas moindres. Le mouvement zapatiste, celui de « El barrio »(MJB) et celui de « Occupons Wall Sreet » sont une partie des 99% de la planète, c’est-à-dire qu’ils intègrent le monde des exclus. Pendant le séminaire des mouvements anti-systèmes qui s’est tenu à San Cristobal de las Casas (Chiapas) fin 2011, à l’occasion du 18e anniversaire du soulèvement de l’EZLN, la convergence de ces trois luttes s’est révélée : le MJB a présenté un texte de soutien aux zapatistes signée par plus de mille participants à l’assemblée de « Occupons Wall Street ». (...)
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Le Chiapas, toujours au cœur des stratégies de promotion touristique
26 juillet 2011Promotion d’un grand programme touristique pour pallier la mode de la "fin du monde"
La tournée du président mexicain à Toniná annulée à cause de panneaux zapatistes
Les pressions renouvelées sur les bases d’appui de l’EZLN dans la zone de Toniná, commencées en février 2011 et dénoncées en deux occasions par le conseil de bon gouvernement du caracol de La Garrucha, coïncident en ce moment avec le lancement du nouveau grand plan touristique du gouvernement fédéral : "Mundo Maya 2012", annoncé par le président Felipe Calderón ce 21 juin au musée d’Anthropologie. (...)
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Le harcèlement et les agressions contre les ejidatarios de San Sebastián Bachajón augmentent
3 décembre 2010Il a été arrêté parce qu’il est adhérent à l’Autre Campagne
Des ejidatarios dénoncent la torture et l’arrestation illégale d’un paysan tzeltal de Chilón
Les ejidatarios de San Sebastián Bachajón (Chilón, Chiapas) ont dénoncé l’arrestation illégale, la torture et le « maintien » actuel dans la résidence de Pitquitos, à Chiapa de Corzo, de Miguel Demeza Jiménez, adhérent à l’Autre Campagne, « privé de sa liberté sans aucun ordre d’arrestation à son encontre, fabricant des délits pour pouvoir le poursuivre, violant ses droits humains ».
Demeza Jiménez, paysan tzeltal « qui peut à peine parler espagnol », selon les dires des ejidatarios, est originaire de Lamalt’zac, annexe de l’ejido San Sebastián Bachajón. Il a été arrêté le 7 octobre dernier, quand, « après son travail de maçon il est parti à Ocosingo pour acheter une scie à découper pour travailler ; il a été emmené avec beaucoup de violence par un groupe de federales, sans doute de l’AFI [Agence fédérale d’enquête, agence de renseignement, Ndt], où ils le torturèrent en l’obligeant à confesser son appartenance à l’EZLN ou encore lui demandant s’il connaissait son dirigeant ». Après ces mauvais traitements, « en violant ses droits physiques et moraux, il fut emmené dans les bureaux de l’Agence d’État [du Chiapas, Ndt] d’enquêtes, dans la ville de Tuxtla Gutiérrez ». (...)
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Des paramilitaires séquestrent et torturent des zapatistes à San Cristóbal de Las Casas
9 novembre 2010Une cinquantaine de membres du groupe évangélique « Armée de Dieu » ont séquestré, torturé et remis à la police deux ejidatarios de l’Autre Campagne, adhérents à la Sixième Déclaration de la forêt Lacandone de l’Armée zapatiste de libération nationale, dans l’ejido Mitzitón (municipalité de San Cristóbal de Las Casas, Chiapas).
De plus ils agressèrent leurs familles et menacèrent de violer les femmes. Deux jours plus tard, les paysans tzotziles furent obligés de payer une amende sans qu’on leur donne d’explications. Les agresseurs ne reçurent aucune sanction, bien au contraire : ils semblent qu’ils travaillent avec la police d’État du Chiapas.
L’agression a commencé dans la nuit du 2 novembre, quand des personnes identifiées comme appartenant à l’Armée de Dieu agressèrent Pedro Díaz Gómez alors qu’il rentrait chez lui. « Les paramilitaires commencèrent à le frapper » (...)
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La destruction de Copala
4 octobre 2010La commune autonome indigène de San Juan Copala, établie il y a trois ans dans le cœur historique de la région triqui, restée sans droits municipaux depuis plus de soixante ans, a finalement été détruite par le fer et par le feu par des paramilitaires, triquis eux aussi, qui ont opéré en toute impunité jusqu’au dernier moment. La complicité des gouvernements de l’État et de la Fédération a été absolue. Et déterminante depuis dix mois, quand la communauté a été assiégée par des groupes armés qui ont assassiné et blessé de nombreuses personnes pacifiques. Le dénouement s’est précipité entre le 13 septembre, quand les paramilitaires ont pris Copala et ont tiré contre la population, et le 23, où les survivants ont pu fuir, certains dans des fourgons funéraires (la seule chose que le gouvernement a envoyée, pour emporter les cadavres).
Cela aurait pu être pire. Les agresseurs annonçaient un massacre. De toute façon, le nombre d’assassinats est élevé dans le démantèlement de la seule autonomie indigène tentée aujourd’hui dans l’État d’Oaxaca, quatorze ans après les Accords de San Andrés. (...)
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La brèche chiapanèque
21 mai 2010Dans le cadre de la stratégie appliquée par les États-Unis au Mexique visant l’occupation de l’ensemble du spectre (full spectrum), le Chiapas occupe, en raison de ses caractéristiques particulières, une place centrale sur la carte du Pentagone. La géographie chiapanèque fait partie de la "brèche" (the gap), c’est-à-dire des zones dangereuses où l’hégémonie du système capitaliste mondial doit développer une politique agressive de prévention, de dissuasion, de contrôle et d’imposition des normes de fonctionnement correspondant aux intérêts corporatifs de la nation impériale, et aussi de désarticulation et d’élimination des dissidents et/ou des insurgés considérés comme des ennemis.
Il convient de le répéter, on ne peut comprendre ni expliquer le système capitaliste sans le concept de guerre. La guerre est la forme essentielle de reproduction de l’actuel système de domination ; la guerre est consubstantielle à la phase actuelle de conquête et de reconquête néocoloniale des territoires et des lieux socialisés. Mais c’est aussi un négoce, une manière d’imposer la production de nouvelles marchandises, d’ouvrir des marchés, cela afin d’obtenir des profits. Dans ce contexte, la brèche chiapanèque se situe dans une aire riche en biodiversité, où existent d’importantes ressources stratégiques en eau, pétrole et minerai ce qui explique la volonté d’appropriation de ces terres en vue de leur exploitation. (...)
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Projets de développement gouvernementaux et contre-insurrection au Chiapas
22 mars 2010Santiago del Pinar, Chiapas, 10 mars.
Point central au cœur de la montagne tzotzil, cette municipalité créée en 1999 par le gouvernement de Roberto Albores Guillén faisait partie d’une expérience de remunicipalisation contre-insurrectionnelle impulsée dans les régions de la Selva lacandona et des Altos après les massacres d’Acteal et d’El Bosque. Aujourd’hui, elle est le scénario d’une nouvelle expérimentation : en faire une « ville rurale », un concept d’urbanisation « développementiste » promu par le gouvernement chiapanèque pour remédier à la « dispersion » des communautés ; bien que cette dispersion ait toujours été de mise, vu que cette région est habitée depuis des siècles par des paysans. (...)
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Harcèlement des bases d’appui de l’EZLN dans la Commune autonome Ricardo Flores Magón
20 mars 2010HARCÈLEMENT DES ZAPATISTES
Le 25 août 2002 des membres des autorités autonomes zapatistes de la Commune autonome Ricardo Flores Magón se rendirent à la rancheria Amaytic pour résoudre un problème lié à la séparation d’un couple. Quelques jours
auparavant, apprenant que les membres du conseil autonome se rendraient à la communauté, les priistes organisèrent des réunions extraordinaires avec
des paramilitaires de l’Organisation pour la défense des droits indigènes et paysans (OPDDIC) dans les communautés Peña Limonar et Cuauhtémoc, où fut planifiée une attaque contre des membres de l’Armée zapatiste de
libération nationale (EZLN). (...)