Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte

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Déclaration du CBG "Corazón del arco iris de la esperanza"

Le Conseil de bon gouvernement de Morelia dénonce l’opération dans laquelle le compañero Miguel Vázquez a été arrêté et où on lui a tout volé

Conseil de bon gouvernement de Morelia

mardi 21 avril 2009

Le Conseil de bon gouvernement Corazón del Arco Iris de la Esperanza
Caracol IV Torbellino de Nuestras Palabras

Mardi 21 avril 2009.

Aux médias indépendants nationaux et internationaux
Aux organisations non gouvernementales nationales et internationales
Aux adhérents de l’Autre Campagne nationale et internationale
Aux frères solidaires nationaux et internationaux
Aux peuples du Mexique et du monde

Nous dénonçons les faits qui se sont produits le 18 avril 2009, concernant notre compañero Miguel Vázquez Moreno, originaire du crucero Agua Azul, commune autonome Comandanta Ramona, alors qu’il se déplaçait dans sa voiture, venant du centre touristique d’Agua Azul, trajet qu’il effectue régulièrement puisque que c’est son lieu de travail, où il gagne le pain de tous les jours pour tenter de pouvoir survivre avec sa famille.

Avec son véhicule, il transporte des personnes qui visitent le centre touristique du crucero [croisement avec la route principale, ndt] à Agua Azul. Vers 21 heures, alors qu’il revenait chez lui, au crucero, avec ses deux beaux-frères, il a été surpris par plusieurs policiers qui l’ont fait descendre de la camionnette avec des menaces, le faisant lever les mains en l’air pour fouiller ses vêtements, son sac à dos et le véhicule ; ils les ont retenus là pendant quatre heures.

La rétention du compañero Miguel Vázquez Moreno sur place a duré cinq heures, et ils l’ont ensuite emmené quelque part vers 1 heure du matin, surveillé de près par des policiers judiciaires comme s’il était un délinquant dangereux.

Nous avons considéré notre compañero comme disparu, et nous avons su quatre-vingts heures plus tard qu’il était emprisonné et nous avons dû faire des recherches pour savoir où il était détenu.

De nouveau, cette initiative de harcèlement de nos compañeros bases de soutien viole nos droits humains.

Nous voudrions être cela, humains, pour pouvoir jouir de nos droits de nous organiser ; malheureusement les chemins continuent à être les mêmes.

Jusqu’à présent, nous savons dans quelle prison se trouve notre compañero, mais nous ne savons pas dans quelles conditions il se trouve, nous ne savons pas s’il a été frappé, et nous ne savons pas non plus s’ils lui donnent à manger parce qu’ils ne laissent pas entrer les compañeros du Centre Fray Bartolomé de Las Casas, défenseurs des droits humains, pour voir comment il va.

Il est clair pour nous que Juan Sabines a décidé d’être un oppresseur humiliant qui ne respecte pas les droits humains, suivant les mêmes traces et exemples des gouvernements passés.

Notre compañero Miguel Vázquez Moreno a été arrêté comme s’il était un chef trafiquant de drogue, alors qu’il est simplement un indigène paysan, chauffeur et avec une boutique de très faible capital : quand il a été arrêté près de chez lui, les policiers judiciaires et de sécurité publique sont entrés chez lui et ont volé le peu de marchandises que notre compañero avait.

Pour arrêter les indigènes sans défense, Juan Sabines a dû envoyer mille policiers, provenant des polices judiciaire, fédérale, des routes, sectorielle et de sécurité publique.

Ces groupes soi-disant de Sécurité publique viennent seulement semer la peur et le harcèlement dans les communautés indigènes parce nous les connaissons bien et leur attitude violente cause beaucoup d’inquiétude.

De plus, ceux qui sont soi-disant venus rétablir l’ordre, ont seulement été voler le peu de choses qu’il y avait dans la boutique de notre compañero et à la place il y a des pelures de mangue ; le comble c’est que les voleurs ont mangé tous les fruits ; la famille, dont les droits ont été violés, avait des économies de 20 000 pesos qu’ils se sont mis dans la poche.

Ce fait n’est pas nouveau, ils ont toujours été comme ça, et ils sont tous comme ça parce que ceux qui sont assis sur leur chaise ordonnant la répression et l’humiliation sont pires, ce sont des voleurs effrontés : c’est comme ça qu’ils apprennent ces chiens à deux pattes.

Nous parlons de Felipe Calderón et Juan Sabines, et de tous les oppresseurs passés : ils entrent pauvres là où ils se trouvent et ils ressortent riches en volant l’argent des pauvres et tout en étant protégés par leur loi.

Ceux qu’on appelle les gouvernements vendent les richesses naturelles et on ne dit rien, et les indigènes qui exigent la justice, la démocratie et la liberté pour ceux qui luttent pour la vie avec leur sueur pour réussir à survivre dans la vie quotidienne, sont arrêtés, emprisonnés, torturés, disparus ; le but est que les indigènes qui luttent contre la répression du gouvernement cessent de s’organiser par crainte.

On voit clairement que les gouvernements ne recherchent pas la vie pour le peuple du Mexique mais recherchent plutôt les intérêts des riches et défendent les projets transnationaux.

Devant ces faits, le Conseil de bon gouvernement rend responsable le gouvernement fédéral, Felipe Calderón, le gouvernement de l’État, Juan Sabines, le président municipal de Chilón, Antonio Moreno López, et les autorités du PRI qui participent au soutien du mauvais gouvernement dans cette action violente.

Pour nos frères et sœurs solidaires nationaux et internationaux, nous espérons que vous resterez attentifs à tout ce que le mauvais gouvernement entreprend de façon indirecte en utilisant les indigènes pour une confrontation pendant qu’ils continuent leurs plans de vente de la souveraineté de notre pays ; Juan Sabines est en train de montrer qu’il a faim du sang des indigènes qui luttent et qui cherchent à améliorer leurs conditions de vie.

Pour ces seigneurs du Mexique, c’est un délit de lutter, c’est un délit de s’organiser, c’est un délit de travailler simplement parce qu’il ne veulent pas nous voir, ils veulent nous voir morts comme ils ont mis les travailleurs du Mexique dans la misère, en d’autres termes, ils veulent nous tuer.

Cordialement,

Le Conseil de bon gouvernement Corazón del Arco Iris de la Esperanza

Caracol IV, Morelia, Chiapas, Mexique.